L’état est en passe de reporter le projet de désenclavement du Sud Ardèche en mettant un coup d’arrêt au projet de contournement du Teil. Il s’agit d’une remise en cause incompréhensible, injuste et surtout insupportable.  

Un projet essentiel

Cet investissement doit fluidifier et sécuriser les déplacements de la Route Nationale 102. La RN 102 est classée depuis 2003 Grande Liaison d’Aménagement du Territoire. Elle est la seule transversale entre Lyon et Nîmes qui dessert le Massif Central. Elle est également la seule route classée « nationale » de la Vallée du Rhône en liaison Est / Ouest. Le contournement du Teil est un projet chiffré à 64 M€ de travaux, dont 40% sont financés par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et le Département de l’Ardèche…soit 28 M€ investis par les collectivités territoriales sur une route qui n’est pourtant pas de leurs compétences.  C’est dire l’importance que nous portons à cet investissement !

L’Ardèche se distingue à bien des égards et notamment en étant le seul département de France dépourvu de transport ferré de voyageurs. Voilà plus de 30 ans que les Ardéchois attendent le contournement du Teil ! Le premier « Dossier de prise en considération » de la déviation du Teil par le Ministère de l’Équipement date de 1986… Entre temps, le trafic a doublé avec plus de 16 000 véhicules jour – dont 2 200 poids lourds et le centre-ville est au bord de l’asphyxie.  La patience des Ardéchois a été exemplaire. Nous demander d’aller au-delà serait un profond manque de respect.

Les conséquences économiques et sociales d’un report du désenclavement du Sud-Ardèche seraient considérables : l’éloignement de la Vallée du Rhône est un frein à l’installation d’entreprises en Ardèche méridionale et à l’emploi, pour un territoire où le nombre de bénéficiaires du RSA est un des plus élevé de Rhône-Alpes. Et nous savons combien l’accès à l’emploi passe par le désenclavement des territoires !

Promesse doit être tenue

L’Ardèche ne peut pas se réduire à un département touristique pour les urbains en mal de verdure. C’est un territoire vivant, innovant qui a besoin que promesse soit tenue pour continuer à se développer ! A ce jour, le projet est finalisé. Les prestataires ont même été choisis. Des maisons situées sur le linéaire du tracé ont déjà été détruites. Les pelleteuses sont suspendues à la décision de l’Etat.

J’ai proposé à la Ministre des transports un deal : si l’État n’a pas le volume des autorisations d’engagement nécessaires en 2018 pour la première tranche, le Département de l’Ardèche est prêt à faire l’avance à l’État. Cela serait du jamais vu en France. Mais la population et les élus ardéchois y sont prêts et ne comprendraient pas que cette main tendue puisse être refusée.

Réponse le 18 avril lors de notre rencontre avec la Ministre, Olivier Pévérelli, Maire du Teil et Laurent Ughetto, président du Département de l’Ardèche.