Pourquoi avoir demandé une commission denquête sur le nucléaire ?

J’ai demandé la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires suite à l’intrusion de 22 militants de Greenpeace dans la centrale nucléaire de Cruas-Meysse, le 28 novembre dernier. 

La France a choisi de mettre le nucléaire au cœur de sa politique énergétique. Elle doit l’assumer en commençant par garantir la sûreté et la sécurité de ses installations, de manière coordonnée avec l’exploitant. Pour autant, dans un contexte de forts risques terroristes, la confiance accordée à la parole publique qui assène que la sécurité est assurée, est grandement mise à mal quand une association peut pénétrer avec autant de faciliter dans un site nucléaire.

Par ailleurs, à l’heure où l’objectif de parvenir à la diminution de la part de nucléaire dans la production électrique française dès 2025 vient d’être remis à plus tard, la sûreté des centrales – deuxième volet de cette commission d’enquête – n’en reste pas moins un sujet majeur. S’il s’agit de prolonger la durée de vie des centrales le plus longtemps possible comme l’a annoncé le directeur du Parc nucléaire français d’EDF, alors le travail de cette commission sera essentiel.

Cette commission d’enquête, dont j’ai été désigné Vice-président, a une lourde responsabilité. Elle doit travailler dans la sérénité, la transparence et produire un avis suffisamment clair pour être suivi d’une traduction politique. Elle doit également mettre à jour les failles de sûreté et de sécurité, les évaluer et déterminer les mesures qui s’imposent pour y remédier.

Des auditions sont organisées depuis février dernier. La commission auditionne les associations et ONG, puis les acteurs institutionnels, les exploitants, les experts sécurité et les experts indépendants. Des déplacements ainsi qu’une rencontre avec l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) seront également prévus.

Les préconisations de la commission seront rendues publiques en juillet.