Entre résignation et incertitude : le blues des maires

Si le blues des maires est souvent mis à la une des quotidiens, pour la première fois, le Cévipof l’a chiffré : 50 % des maires ne souhaitent pas se représenter en 2020.

 

Alors qu’en 2014, 60 % des maires sortants avaient été réélus, les résultats de l’étude en ont surpris plus d’un.

Pour 71% des maires qui ne se représenteront pas, l’envie de retrouver une vie plus tranquille et de rapprocher de leur famille est mise en avant. Vient ensuite le sentiment du devoir accompli à 52%.

36 % des maires sur le départ font, néanmoins, part de relations avec leurs administrés de plus en plus difficiles et déplorent une relation de plus en plus individualiste et consumériste entre le citoyen et son représentant municipal. 

La question de la décentralisation mise à mal par la verticalité de l’exécutif actuel est également au cœur des préoccupations. Les maires dénoncent en vrac la baisse des dotations publiques, la suppression de la taxe d’habitation, la baisse des contrats aidés, l’augmentation du périmètre de décision avec la montée en puissance des intercommunalités, ou encore l’arrogance de l’administration territoriale.

L’Ardèche ne fait pas figure d’exception

Il est vrai que beaucoup me font part lors de mes tournées cantonales de leur sentiment d’être étranglés, tant financièrement que matériellement. Les études montrent d’ailleurs que cette tendance au départ s’accélère dans les communes rurales où les maires des villages de moins de 500 habitants sont 55 % à envisager l’abandon de leur mandat, contre 28 % pour les maires des communes de 5 000 à 10 000 habitants et 9 % pour ceux des villes de plus de 30 000 habitants.

Face à cette situation, des solutions – bien que partielles – existent : un véritable statut de l’élu, une augmentation des indemnités, un retour à la vie professionnelle facilité et une révision des conditions dans lesquelles la responsabilité pénale des maires peut être engagée.

Déjà, lors des dernières élections municipales de 2014, certaines communes ardéchoises avaient peiné à trouver des volontaires. Une situation qui risque de ne pas s’améliorer lors des prochaines élections municipales, en 2020.