Le gouvernement va étendre les revalorisations salariales accordées lors du Ségur de la santé à quelque 20 000 soignants supplémentaires, salariés des établissements pour personnes handicapées financés par les départements.
Depuis plusieurs mois le secteur médico-social – qui comprend l’aide aux personnes âgées et handicapées, mais également aux sans-abris ou aux enfants en danger – alerte sur ses graves difficultés de recrutement.
Une pénurie de personnel qui s’explique en partie par des disparités de traitement entre salariés : les hausses de rémunération de 183 euros par mois, octroyées à l’été 2020 lors du Ségur de la santé aux personnels des hôpitaux et des maisons de retraite, n’ont ensuite été étendues que progressivement et partiellement à d’autres secteurs, entraînant une fuite des compétences pour les secteurs mieux rémunérés.
Dans son annonce, le Premier ministre indique que les revalorisations en faveur des établissements pour personnes handicapées financées par la Sécurité sociale interviendront dès ce mois de novembre et non le 1er janvier 2022, comme initialement prévu, pour un coût de 60 millions d’euros.
Si c’est une bonne nouvelle, elle laisse néanmoins sur le bord de la route un grand nombre encore de professionnels. Par ailleurs, au-delà de ces mesures de rattrapage, une véritable revalorisation des salaires est nécessaire pour remédier aux problèmes d’attractivités dans les secteurs du soin et de l’accompagnement. C’est ce que j’ai indiqué au Gouvernement dans la question écrite ci-jointe.
« M. Hervé Saulignac alerte M. le ministre des Solidarités et de la Santé sur les problématiques de recrutement dans le secteur sanitaire, social et médico-social.
En France, sur l’ensemble du territoire national, 48 764 postes seraient vacants dans les métiers du soin et du prendre soin selon l’URIOPSS. En Auvergne-Rhône-Alpes, plus précisément, manquent à l’appel : 759 infirmiers, 394 aides-soignants, aides médico-psychologique, accompagnants éducatif et social, 226 éducateurs spécialisés, 140 médecins coordonnateurs, 86 directeurs de structures.
Ces défaillances ont inévitablement un impact sur le service rendu aux personnes les plus vulnérables : la personnalisation des accompagnants est rendue impossible, les chances de
guérison diminuent lorsque les soins sont reportés, les troubles du comportement augmentent faute de suivi, les fréquences et la durée des visites au domicile diminuent, etc. Les professionnels en poste, quant à eux, s’épuisent à la tâche et souffrent de démotivation devant les conditions inacceptables qu’ils subissent. À ce contexte, s’ajoute la faiblesse des rémunérations de ces
secteurs d’activité. Comment donc être surpris face à l’augmentation de l’absentéisme dans ce secteur ?
Face aux mutations et aux défis auxquels sont confrontés les employeurs du secteur sanitaire, social et médico-social, seule une politique ambitieuse, décloisonnée et coordonnée permettra de remédier au défaut d’attractivité de ces métiers.
Il souhaiterait donc savoir quelles mesures vont être prises à court terme pour maintenir une offre de service en institution et au domicile en faveur des personnes vulnérables et des aidants qui sont impactés par la crise du recrutement. Et, à moyen et long terme, quelle politique volontariste le gouvernement entend mettre en place pour remédier aux problèmes d’attractivités dans les secteurs du soin et de l’accompagnement. »
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