AutonomieDépendanceEhpadVieillesse
Où est passée la « grande loi Grand âge » promise par Emmanuel Macron ? La majorité présidentielle a présenté début avril une proposition de loi sur le Bien vieillir, dont le contenu est dérisoire, sans vision d’ensemble ni moyens.
14 articles seulement (quand la proposition alternative du député PS Jérôme Guedj, déposée à l’Assemblée le 4 avril, en comporte 166 !) et bien peu de choses dans cette proposition : quelques mesures de lutte contre la maltraitance, en Ehpad et à domicile ; la création d’une carte professionnelle pour aider les aides à domicile, quelques points sur le logement ou encore la création d’un service public départemental de l’autonomie dont on ne sait pas comment il sera financé.
Rien, cependant, sur le Handicap. Rien, ou très peu, en direction des aidants. Autre absence notoire, celle de budget. Le Gouvernement refuse de parler financement, renvoyant à l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024, à l’automne. Lors du précédent quinquennat, la création d’une nouvelle branche de la Sécurité Sociale consacrée à l’autonomie semblait prometteuse. Privée de financements à la hauteur des ambitions, elle reste en réalité une coquille vide, symptomatique du renoncement du Gouvernement à porter une réforme d’envergure pour le Grand âge.
Pourtant, les idées et les propositions des acteurs de terrain ne manquent pas. Afin d’améliorer les conditions de vie dans les Ehpad, je défends, aux côtés des députés socialistes, la mise en place d’un ratio d’encadrement, « a minima de 0,8 » soignant pour un résident, avec la cible d’aller vers le « 1 pour 1 ». Nous défendons également le plafonnement des tarifs d’hébergement dans ces établissements, mais aussi le principe d’une modulation en fonction des revenus. A plus long terme, nous proposons la fusion des sections soins et dépendance des Ehpad, en les plaçant sous l’égide des Agences régionales de santé.
L’allongement de la vie nous invite aussi à imaginer de nouvelles manières d’habiter : développer les résidences autonomie, améliorer les aides à l’adaptation des logements des personnes âgées, favoriser les liens intergénérationnels…. Plus largement, c’est tout notre cadre de vie qu’il nous faut repenser et adapter aux enjeux du vieillissement : logement mais également mobilités, transports, vie sociale…
La politique du grand âge en France nécessite bien plus que ce qui est proposé. Nos aînés méritent une réforme ambitieuse, à la hauteur des enjeux.
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