Le niveau de dégâts causé en Ardèche par des populations de sangliers qui ne cessent de croître en dépit des efforts réalisés pour les contenir, est sans précédent.
J’ai, avec ma collègue Michèle Victory interpellé par courrier le Ministre de l’Agriculture car la situation paraît désormais incontrôlable et le retour à un niveau acceptable de ce grand gibier appelle des mesures radicalement nouvelles, ambitieuses et déterminées.
Le montant des indemnisations au titre de l’année écoulée s’élève à 700 000 € et le nombre de bêtes tuées est estimé à 26 000. Ces 2 chiffres attestent de l’ampleur du phénomène qui préoccupe au plus haut point un grand nombre d’ardéchois.
Les exploitants agricoles victimes de dégâts récurrents ont atteint les limites de ce qu’ils peuvent supporter : prés de fauche défoncés, clôtures arrachées, récoltes de châtaignes pillées, vignes saccagées, jeunes fruitiers déracinés, les dégâts n’ont jamais atteint un tel niveau et le désespoir gagne du terrain chez certains agriculteurs qui pourraient renoncer à leur activité faute de résultats pour endiguer la progression du sanglier. Les sangliers envahissent désormais des zones pavillonnaires, investissent des jardins potagers, des espaces verts en milieu urbanisé et se rendent responsables de nombreux accidents de la route aux conséquences qui peuvent être tragiques, et plus encore s’agissant des 2 roues.
Le niveau d’indemnisation et l’amélioration éventuelle des procédures, ne sont plus les uniques réponses attendues de la part de l’Etat. Il convient désormais de s’attaquer au cœur du problème par tous moyens pour retrouver un seuil de population acceptable.
La Fédération départementale des chasseurs de l’Ardèche n’a pas ménagé sa peine pour accroître la pression de chasse, dans la limite du cadre légal et réglementaire. Elle admet aujourd’hui être dépassée par l’ampleur de la prolifération et les chasseurs ne peuvent être tenus comme étant les seuls à devoir s’impliquer dans la réduction drastique de ce grand gibier.
Le Préfet de l’Ardèche a annoncé une série de mesures qui traduisent sa volonté de trouver des solutions. Mais au-delà de sa forte implication et du bien-fondé de ces mesures, il est très probable qu’elles ne parviendront pas à endiguer ce péril qui en vient à menacer l’économie agricole de l’Ardèche.
Les solutions connues à ce jour ne permettront pas de venir à bout de la surpopulation. L’agrainage aux fins d’éloignement des cultures, l’allongement des périodes de chasse ou bien le recrutement de lieutenants de louveterie supplémentaires, seront très certainement insuffisants dans les départements les plus durement frappés.
Aussi, nous avons sollicité la mise en place d’une cellule placée sous l’autorité du Ministère et chargée de définir toute évolution du cadre réglementaire pour arrêter d’ici la fin de l’année un plan national de maîtrise du sanglier. Cette cellule pourrait associer des représentants du monde agricole, de l’ONCFS, des ministères concernés, des représentants d’élus impliqués et tout organisme à même de faire valoir une expertise utile.
Le désespoir de certains agriculteurs et l’exaspération d’Ardéchois en nombre, pourraient conduire à ce que certains recherchent une solution par des moyens inappropriés et que personne ne souhaite. Il est donc urgent d’agir.
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