Toutes les actions menées pour aider nos concitoyens les plus pauvres sont à saluer et c’est le cas d’un certain nombre de mesures du « plan pauvreté » du gouvernement.
Mais si ce plan va dans le bon sens, les moyens ne sont clairement pas à la hauteur de l’enjeu et marquent le manque d’ambition de cette majorité pour lutter contre la pauvreté.
L’arbuste des 8 milliards d’euros en 4 ans du plan pauvreté, dont 4 milliards qui sont du redéploiement, cache mal la forêt des 16 milliards d’euros de coût de la suppression de l’ISF et des 8,9 milliards de la « flat tax », soit un total de près de 24,9 milliards d’euros pour le « plan richesse » du quinquennat.
Comme le dit l’Observatoire des inégalités : « 2 milliards d’euros par an pour 9 millions de pauvres, 3 milliards par an pour 300 000 assujettis à l’ISF. La France fait des choix. »
8 milliards sur 4 ans, c’est 62 centimes par personne pauvre par jour : c’est sûr que ce n’est pas un « pognon de dingue ».
Le nouveau monde a-t-il tout inventé ?
L’extension à 50 nouveaux territoires du dispositif « Zéro chômeurs de longue durée » est une heureuse reprise de l’innovation et de l’expérimentation engagées par les députés socialistes lors du précédent quinquennat. L’extension de la Garantie jeunes est la reconnaissance de l’efficacité de ce dispositif conçu et porté par les socialistes européens. L’élargissement de la CMU complémentaire est une mesure utile qui consolide une politique publique initiée lors de la précédente législature.
Le revenu universel d’activité annoncé comme une grande nouveauté par le président de la République n’est que le revenu de base que 19 départements socialistes demandent d’expérimenter depuis 1 an ! Et nous demandons son extension aux jeunes.
Ce plan pauvreté intervient hélas, par ailleurs, dans un premier bilan de ce gouvernement.
Comment faire en même temps l’accompagnement renforcé des bénéficiaires du RSA vers l’emploi et supprimer des milliers de postes à Pôle emploi ? Quelle cohérence à développer plus de contrats par l’insertion économique et en même temps supprimer des centaines de milliers d’emplois aidés ? Quelle logique à annoncer un plan pauvreté lorsque l’on baisse les APL dont un tiers des bénéficiaires vit sous le seuil de pauvreté ? Quelle sincérité dans l’annonce d’un plan pauvreté lorsque l’on décide de geler les aides sociales ? Comment prétendre se préoccuper de nos aînés les plus démunis quand – en même temps – le gouvernement ponctionne la CSG des retraités modestes et refuse de revaloriser le minimum retraite des agriculteurs ?
Les effets de la politique d’Emmanuel Macron semble aggraver la pauvreté depuis 1 an.
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