Une vie de « labour » pour une retraite de misère. Le niveau de pension moyen des retraités non-salariés agricoles est le plus faible de tous les régimes.
Alors que le Gouvernement a renvoyé la question de la revalorisation des pensions de retraites agricoles aux discussions plus globales en 2019 sur la réforme des retraites, j’ai alerté le Gouvernement sur l’extrême précarité des retraités agricoles et sur l’urgence de la situation.
Il y a en Ardèche un peu plus de 10 000 retraités agricoles.
Compte tenu de la hausse de la fiscalité et des charges croissantes de la vie courante, nombreux sont les anciens exploitants agricoles qui vivent dans des conditions de précarité absolue. Cette vie de labeur pour une retraite de misère est difficilement acceptable pour ces retraités qui ont bien souvent commencé à travailler très jeune et exercé durement leur activité.
Une proposition de loi visant à la revalorisation des pensions de retraite agricoles à hauteur de 85% du SMIC, a été adoptée en mars 2017 à l’Assemblée Nationale, mais a malheureusement été bloquée par le Gouvernement lors de son examen au Sénat en avril 2018. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a justifié cette manœuvre législative par la nécessité de procéder à une refonte globale des régimes de retraites garantissant justice et équité sociale.
Si l’on peut comprendre la volonté du Gouvernement d’intégrer la revalorisation des retraites agricoles dans une réforme plus globale qui fera l’objet d’un projet de loi en 2019, la situation d’extrême précarité des agriculteurs retraités impose que des mesures soient prises en urgence.
J’ai alerté par courrier Jean-Paul Delevoye, Haut-commissaire chargé de la réforme des retraites auprès de la Ministre des Solidarité, sur le risque d’une harmonisation des systèmes actuels en un système universel sans prendre en compte les caractéristiques du métier, à savoir la pénibilité et la durée du travail des non-salariés agricoles.
Si la question des retraites agricoles peut se discuter dans le cadre d’une réforme plus globale, il est primordial que les spécificités du métier soient pleinement prises en considération dans le cadre de la concertation en cours.
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