Auprès de mon collègue Luc Carvounas, membre de la délégation de l’Assemblée nationale aux droits des femmes et avec 48 collègues députés de gauche, je dénonce la fermeture, ces dernières années, des centres permettant aux femmes de recourir à l’IVG.
Nous avons écrit une tribune parue dans Le Journal du Dimanche le 14 juillet dernier.
« Pour l’émancipation des femmes, le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) demeure une conquête – politique, démocratique et laïque – à défendre continuellement. Loin d’être un acquis définitif, ce droit fondamental reste aujourd’hui ballotté entre l’affaiblissement des services publics – de prévention et de santé – et de multiples ingérences politico-religieuses.
Jusqu’en 1942, l’IVG était considérée comme un ‘crime contre l’État’ puni de la peine de mort. En 1971, « 343 courageuses » déposèrent un manifeste décisif pour l’évolution des mentalités de l’époque ; en 1975, la loi Veil consacra enfin le droit des femmes à disposer librement de leur corps. Et en 1979, seulement, l’interruption volontaire de grossesse fut formellement légalisée.
Elle est remboursée à partir de 1983. L’autorisation parentale non nécessaire et l’allongement des délais de décision sont adoptés en 2001. En 2016, l’IVG est prise en charge à 100% par l’Assurance maladie. Enfin, en 2017, le délit d’entrave créé en 1993 est renforcé, face aux nouvelles entraves numériques.
Après la panthéonisation de Simone Veil, passons du symbole aux actes politiques. Pourtant, et malgré ces avancées importantes, 130 centres permettant aux femmes de pratiquer cet acte ont fermé ces quinze dernières années.
Nous voulons donc lutter contre l’« entrave », car elle est une question fondamentale de l’accès effectif au droit.
Quotidiennement, et comme de nombreux rapports et études l’ont démontré, de nombreuses femmes se retrouvent en difficulté pour avoir accès à un droit fondamental reconnu aujourd’hui dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel. L’entrave est plus que réelle : fermetures de centres, rendez-vous imprenables, manque de praticiens, affaiblissement du Planning familial…
Le président de la République a fait entrer Simone Veil au Panthéon le 1er juillet 2018, à juste titre.
Aujourd’hui nous sommes cinquante députés issus de l’ensemble des groupes de la gauche parlementaire à lui répondre en déposant une proposition de loi constitutionnelle visant à ce que nul ne puisse entraver le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse.
Nous lui disons donc, comme à sa majorité : Le progrès est comme l’amour ; il ne se décrète pas. Il se prouve ! »
Luc Carvounas, député du Val-de-Marne, membre de la délégation de l’Assemblée nationale aux droits des femmes.
Et 49 députés de la gauche parlementaire :
Clémentine Autain, Joël Aviragnet, Ericka Bareigts, Marie-Noëlle Batistel, Huguette Bello, Ugo Bernalicis, Gisèle Biémouret, Christophe Bouillon, Jean-Louis Bricout, Marie-George Buffet, Eric Coquerel, Alain David, Pierre Dharréville, Jean-Paul Dufregne, Laurence Dumont, Elsa Faucillon, Caroline Fiat, Guillaume Garot, David Habib, Christian Hutin, Régis Juanico, Sébastien Jumel, Marietta Karamanli, Manuéla Keclard-Mondésir, Bastien Lachaud, Jérôme Lambert, Michel Larive, Jean-Paul Lecoq, Serge Letchimy, Josette Manin, Jean-Luc Mélenchon, Mathilde Panot, George Pau-Langevin, Christine Pires Beaune, Loïc Prud’homme, Joaquim Pueyo, Adrien Quatennens, Jean-Hugues Ratenon, Muriel Ressiguier, Sabine Rubin, François Ruffin, Hervé Saulignac, Gabriel Serville, Bénédicte Taurine, Sylvie Tolmont, Hélène Vainqueur-Christophe, Boris Vallaud, Michèle Victory, Hubert Wulfranc.
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