L’Ardèche ne fait toujours pas partie de la liste des 40 départements retenus pour le versement d’une prime maximale de 1 500 euros.
Seuls les centres hospitaliers d’Annonay et d’Aubenas pourraient rejoindre la liste des établissements dits « de référence » – comme l’est déjà Privas. Si je constate un effort de la part du Gouvernement pour réparer une erreur – voire un oubli, la solution proposée par le Gouvernement exclut, de fait, les hôpitaux locaux et médico-sociaux ardéchois qui ont été confrontés à un grand nombre de décès et de contamination parmi le personnel.
Cette décision est incompréhensible et ne répond pas à la demande que j’avais formulée au Ministre de la Santé. Aussi, j’ai demandé au Président de la République de reconsidérer sa position à l’égard de l’ensemble des personnels hospitaliers de l’Ardèche.
Courrier du 14 juin 2020 :
🖋 Monsieur le Président,
L’Ardèche a payé un très lourd tribut au Covid-19. Longtemps, mon département est resté concerné par une circulation très active du virus, parmi les plus importantes de toute la moitié sud de notre pays et a eu à subir, ces derniers mois, une augmentation effroyable de sa mortalité.
Pour autant, l’Ardèche ne fait pas partie de la liste des 40 départements retenus pour le versement d’une prime maximale de 1 500 € à ses personnels hospitaliers, des établissement sociaux et médico-sociaux. Cette décision est d’autant plus incompréhensible que tous les autres départements qui se situent dans la même strate de surmortalité ont été, quant à eux, retenus. Après le Rhône et la Loire, l’Ardèche est le département le plus touché de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, quels que soient les indicateurs : taux de positivité, excès de mortalité, vitesse de propagation du virus, taux d’hospitalisation.
J’ai alerté, à ce sujet, le Ministre de la Santé par courriers des 14 mai et 2 juin, ainsi qu’à l’occasion d’une Question d’actualité au Gouvernement, le 19 mai. Monsieur Olivier Véran m’avait alors indiqué qu’il regarderait de très près la situation de mon département, que « les erreurs seront corrigées et les ajustements seront opérés ».
Pour autant, l’Ardèche ne fait toujours pas partie de la liste des départements retenus. Si je constate un effort de la part du Gouvernement de réparer une erreur – voire un oubli, la solution de faire basculer les Centres Hospitaliers d’Annonay et d’Aubenas dans la liste des établissements dits « de référence » demeure pleinement insatisfaisante.
En effet, alors que l’ensemble des personnels hospitaliers des 40 départements retenus bénéficient tous de la prime maximale de 1 500 €, les directeurs des 3 centres hospitaliers ardéchois seraient, certes, autorisés à relever la prime de 500 € à 1 500 € mais uniquement pour 40% de leurs personnels. Au-delà de faire peser sur les directeurs la difficile décision d’écarter 60% des agents, cette situation créée de réelle iniquité alors que chacun, soignants, cuisiniers, blanchisseurs, agents de nettoyage, administratifs, et bien d’autres encore, se sont pleinement impliqués dans la crise du Covid-19.
Par ailleurs, la solution proposée par le Gouvernement exclut, de fait, les hôpitaux locaux, les établissements sociaux et médico-sociaux ardéchois qui ont été confrontés à un grand nombre de décès et de contaminations parmi le personnel (10% pour le Centre Hospitalier des Vals d’Ardèche à Privas).
Cette décision demeure donc tout autant incompréhensible que la première, d’autant plus que les établissements ardéchois ont dû redoubler d’efforts pour organiser des transferts de patients vers d’autres départements mieux équipés en matière de réanimation. Ces patients ont donc été pris en charge sans que nous ne disposions de moyens optimums, mais avec un courage et une implication pas moindre que celles dont ont fait preuve les personnels des grands centres hospitaliers.
Aussi, vous comprendrez mon désarroi devant votre décision et le sentiment d’arbitraire qui ruine l’effet que devrait avoir cette gratification.
Je vous remercie donc de bien vouloir reconsidérer votre position à l’égard de l’ensemble des personnels de l’Ardèche qui doivent être reconnus pour leur engagement.
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