Cette annonce d’un nouveau confinement était redoutée. Elle n’est malheureusement pas une surprise. Elle nous accable cependant et elle s’accompagne au mieux de résignation, souvent d’angoisses et parfois de colère. La vie humaine étant pour moi à placer au-dessus de toute autre considération, je ne peux qu’approuver, par dépit, ce nouvel enfermement social et économique. Il est le seul moyen efficace de sauver des vies.
Je tire 3 enseignements de ces annonces :
- Le virus est plus fort que tout ce que l’on a pu imaginer. Il appelle à la prudence dans les propos. Ainsi, lorsque le Président nous a dit le 14 juillet dernier que nous étions prêts à affronter une seconde vague, c’était faux. Lorsqu’on nous a dit qu’il fallait programmer ses vacances de la Toussaint, c’était faux aussi.
- Les solutions que l’on nous a vendues se sont toutes révélées inefficaces, qu’il s’agisse de « tester-tracer-isoler » ou du couvre-feu. Tout cela n’a servi à rien et n’a pas empêché le retour au confinement.
- Le Président ne rassure pas les Français. D’une certaine manière, il les culpabilise et les met sous pression, en rendant chacun responsable de la suite. Il doit d’abord les protéger et assumer sa mission de capitaine d’un bateau dans la tempête.
Dans ces conditions, l’avenir apparaît désormais assez clair et le Président doit dire la vérité aux Français :
- Ce confinement est nécessaire parce que nos hôpitaux ne sont pas en capacité d’accueillir les victimes à venir de cette seconde vague.
- Ce confinement vise aussi à rendre possibles les fêtes de fin d’année.
- Une 3ème vague est quasi inéluctable au printemps prochain avec un nouveau confinement.
- Tant qu’il n’y aura pas de vaccins, seul des confinements successifs casseront la progression du virus et éviteront que nos hôpitaux ne soient submergés.
Il ne faut plus cacher cette réalité. Les Français ne sont pas sots et ne veulent pas de mensonges.
Quelle doit être la suite ?
La première urgence est de réarmer l’hôpital au plus vite par des moyens humains et matériels. Tout le monde doit être accueilli à l’hôpital et soigné dans de bonnes conditions. Et même si former un professionnel de santé suppose du temps, il faut l’entreprendre dès maintenant. L’hypothèse d’une saturation par manque de lits est insupportable dans un grand pays comme la France.
La seconde urgence est de protéger les premières victimes de ce confinement : je pense ici aux personnes âgées, aux personnes vulnérables, à notre jeunesse qui subit de plein fouet cette crise, aux acteurs économiques et particulièrement aux commerçants et aux indépendants qui vont perdre des revenus quand ils ne craignent pas de perdre leur outil de travail. Je pense aussi aux acteurs culturels qui n’en finissent plus d’annuler leurs représentations et leurs projets, aux travailleurs sociaux souvent dans l’ombre, aux enseignants dont la mission n’a jamais été aussi complexe à exercer, à toutes celles et ceux qui ont déjà connu la solitude et les affres du 1er confinement.
La troisième urgence, c’est peut-être, parfois, de se taire, partager, soigner, protéger, prendre soin des autres autant que de soi-même et vivre, malgré tout.
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