L’annonce faite par la Commission européenne d’un projet de réforme du règlement REACH a plongé la filière des plantes à parfum aromatiques et médicinales, au rang desquelles la filière lavandicole, dans l’incertitude.
Par la révision de cette réglementation, la Commission européenne souhaite ainsi revoir la classification de certains produits et pourrait classer les huiles essentielles de lavande et de lavandin parmi les produits dangereux d’ici 2025.
C’était la raison de ma présence aux côtés des lavandiculteurs du plateau de Gras-Larnas-Saint Remèze le 18 juillet dernier. Ce projet de réforme provoque une inquiétude logique de leur part : en 2018, l’adaptation des productions au premier règlement REACH avait entraîné un coût de 1,2 millions d’euros, et ce n’est qu’avec le soutien des pouvoirs publics que les producteurs avaient pu en assumer la charge. La révision de cette réglementation, dont le calendrier d’élaboration reste obscur, devrait logiquement induire un surcoût que les petites productions ne pourront pas supporter.
En Ardèche, cette décision pourrait donc avoir des effets funestes et entraîner purement et simplement la disparition d’une activité historique. Les difficultés techniques liées à la mise en œuvre de cette révision par la filière lavandicultrice pourraient détourner les fabricants de cosmétiques de l’usage de ces produits pour leur préférer des produits de synthèse.
Au-delà du seul contexte réglementaire, la filière lavandicultrice connaît aujourd’hui des difficultés liées à la surproduction, conséquence directe de son implantation récente, et subventionnée par la PAC, sur des territoires d’où elle était historiquement absente, comme l’Eure et Loire. Cette surproduction provoque ainsi une chute logique du cours qui a été divisé par 3.
En septembre 2021, j’avais déjà interrogé à ce sujet le Ministre de l’Agriculture par le biais d’une question écrite, restée lettre morte. Aussi, j’entends bien obtenir enfin des réponses de la part du Gouvernement et des institutions européennes. A cet effet, je réunirai dès la rentrée un groupe de parlementaires venus de tous les horizons politiques pour porter ce sujet à mes côtés et je saisirai l’eurodéputée Sylvie Guillaume afin qu’elle vienne au soutien des producteurs de lavande et de lavandin. Le Gouvernement doit apporter à la filière lavandicole les garanties qu’elle est en droit d’attendre de l’Etat.
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