L’Assemblée nationale a adopté le 29 mai la loi d’orientation agricole. J’ai voté contre ce texte, qui passe totalement à côté des sujets fondamentaux.
Il ne comporte aucune mesure sur la question des prix, sur la concurrence déloyale, pas plus qu’il ne répond à l’inquiétude des agriculteurs face au défi climatique.
Il ne répond pas non plus à l’immense défi du renouvellement des générations. En Ardèche, 40 % des agriculteurs atteindront l’âge de la retraite dans la décennie à venir. Avec eux, 48.000 ha de terres agricoles vont bientôt changer de main. De leur affectation, dépendra l’avenir de notre agriculture. Or, le projet de loi du Gouvernement n’est pas à la hauteur de cet enjeu et n’a pas entendu la détresse du monde agricole.
Pire, dans sa version initiale, il introduisait un recul majeur en proposant la création de « groupements fonciers agricoles d’investissement » (GFAI), soulevant un risque majeur de financiarisation de l’agriculture et d’accaparement des terres agricoles. Avec mes collègues députés socialistes, nous avons obtenu la suppression de cette mesure. Mais la quasi-totalité de nos propositions pour permettre l’accès à la terre à une nouvelle génération de paysans ont été écartées.
Alors que les attentes sont immenses, ce texte ne satisfait que ceux qui veulent que rien ne change. Notre agriculture mérite mieux. Ce n’est pas seulement l’enjeu des agriculteurs. C’est aussi celui de nos territoires, de nos villages, de notre souveraineté alimentaire, de la qualité de nos assiettes et de notre environnement.
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